Anniversaire de Swami Ramdas

131ème anniversaire de la naissance de SWAMI RAMDAS

Vendredi 10 avril 2015 à partir de 17h

Chers auditeurs retrouvons-nous le vendredi 10 avril à partir de 17 heures pour célébrer le 131e anniversaire de la naissance de Swami Ramdas.  Nous écouterons l'enregistrement de sa conférence donnée au centre védantique Ramakrishna en 1954 et célébrerons le RAMNAM en compagnie de Marc Avérous, auteur de Swami Ramdas, un Maître spirituel de l'Inde d'aujourd'hui et de sa femme Catherine qui a passé plusieurs mois à Anandashram, auprès de Mataji Krishnabaï


Programme :

17h : Ramdas au Centre védantique Ramakrishna à Gretz, France

 

1/ Lecture du récit de Swami Ramdas à propos de sa venue à Gretz

2/ Conférence traduite par Jean Herbert 1ère partie - (Il peut y avoir un long moment avant que la traduction commence)

3/ Chant : Sri Rama Joy Ram Joy Joy...

4/ Conférence traduite par Jean Herbert 2ème partie - (Il peut y avoir un long moment avant que la traduction commence)

 

18h30 à 19h30 : Célébration du Ram Nam

 

1/ Chant : Sudhabrahmapratpar Ram

2/ Entretien avec Marc et Catherine Avérous 1ère partie

3/ Lecture par Jean-Michel

4/ Chant : Bhyahara Mangala

5/ Entretien avec Marc et Catherine Avérous 2ème partie 

6/ Chant : Kanakambra


Podcast : 

Swami Ramdas

Ramdas était une de ces grandes âmes continuellement conscientes de la présence divine. En lui s'était confirmée l'affirmation des textes : « Un tel mahatma qui voit Vasudeva (Krishna) partout est difficile à trouver. » Effectivement, quand on regarde l'ensemble de l'humanité, force est de constater que très, très peu d'hommes atteignent un tel stade. Nos temps modernes ont connu Sri Ramakrishna, Ramana Maharshi et, plus près de nous, Swami Ramdas qui est né en 1884 et a vécu jusqu'en juillet 1963.

 

Avant qu'il ne commence sa recherche spirituelle, Ramdas évoluait dans un milieu beaucoup plus occidentalisé que celui de Ramakrishna ou celui de Maharshi. Il était marié et père d'une petite fille, parlait l'anglais avec facilité et possédait ce que nous appellerions une bonne culture générale. Ce qui le rend particulièrement précieux pour nous, car il était parfaitement à l'aise avec les Occidentaux, comprenant leur façon de vivre et de penser. Ceux qui ont eu la chance de rencontrer Ramdas savent qu'il était toujours joyeux et souriant, prêt à parler ou à chanter pour communiquer la vérité divine qu'il ressentait si vivante en lui.

 

Mais laissons parler Swami Ramdas lui-même de sa vie :

 

Vue de 1'extérieur, l'enfance de Ramdas ne se distingue en rien de celle de ses petits camarades. Sauf peut-être, qu'il ressent très tôt un intense besoin de liberté. Il lui devient de plus en plus difficile d'accepter des règles et des dogmes, qu'ils fussent établis par la société ou par la religion. La célébration quotidienne de la puja par son grand-père, le japam discontinu de sa mère, la grande dévotion et les prières de son père - qui sera plus tard son guru -les chants sacrés que chante sa grand-mère, tout ceci favorise grandement l'éclosion de la vie spirituelle du jeune Ramdas (qui à cette époque s'appelle Vittalrao). Ce qui l'impressionne le plus pendant ces années sont les rencontres avec des sadhus errants, des sannyasins, des yogis. En même temps, son éducation scolaire est un échec total. Pendant qu'il fréquente le collège à Udipi, il a l'habitude de visiter le temple de Krishna. Ici, il apprend la merveilleuse histoire de l'image de Krishna qui s'était tourné pour que son adorateur fervent Kanakdas puisse Le contempler.

 

Idéaliste, Ramdas fonde avec des amis qui pensaient comme lui, une confrérie dont le but est d'unir les classes du peuple par des sentiments fraternels et harmonieux. Ils organisent des conférences et des meetings. C'était évidemment une entreprise quelque peu naïve mais elle indique déjà la direction qu'allait prendre la vie de Ramdas. Toujours est-il que la confrérie eut la vie bien courte ! À cette époque de sa vie il eut connaissance de l'existence de grands saints tels que Ramakrishna Paramahamsa et Swami Vivekananda, mais il n'entre pas encore en contact avec leur enseignement.

 

Le cadre de sa vie change radicalement quand ses parents l'envoient d'abord à Madras étudier les Beaux-Arts, ensuite à Bombay où il sera étudiant au Technical Institute pendant trois ans. Les voies de Dieu sont vraiment impénétrables: il fallait que Ramdas abandonne ce qui lui plaisait pour étudier quelque chose qui ne l'intéressait pas du tout! Ces trois années, Ramdas les utilisera surtout pour comprendre la vie et les hommes. Et Bombay est un endroit de choix pour étudier la vie humaine dans ce qu'elle a de plus sublime et de plus abject.

 

Maintenant commence pour le jeune Vittalrao une période que l'on serait tenté d'appeler « l'aventure de la littérature anglaise ». Plusieurs heures par jour, il s'émerveille au contact des grandes œuvres de poésie anglaise, et se laisse imprégner de l'inspiration de Shakespeare, Byron, Shelley, Tennyson et Keats. De la poésie, il passera à la philosophie en pénétrant la pensée de Carlyle, Schopenhauer, Ruskin, Emerson etc. Rapidement pourtant, il doit constater que ces idées ne peuvent constituer une base solide sur laquelle bâtir sa vie. À ce moment survient une expérience plutôt inattendue : en lisant les œuvres de Haeckel et de Grant Allen, le jeune Ramdas sent vaciller la foi de son enfance qui fait place à un scepticisme rigoureux.

 

Maintenant il avale littéralement les livres. Des livres de toutes sortes : les philosophes grecs, les grands orateurs romains, les humoristes anglais et américains, même des romans policiers, des nouvelles, tout. Tout et n’importe quoi. Quand son esprit, de la sorte, fut totalement asséché, il tomba mystérieusement sur les écrits de Ramakrishna Paramahamsa, de Swami Vivekananda et de Swami Rama Tirtha.

 

Les paroles de Swami Vivekananda qui avaient la résonance d'une foi forte et vivante que seule donne l'authentique expérience de Dieu, tirèrent Ramdas de sa nuit spirituelle. Très vite il retrouve les racines de sa foi qui sera plus inébranlable que jamais.

 

La lecture de la Bhagavad Gita l'éblouit et illumine son cœur. À cette période il est confronté avec la mort. Jour après jour, heure après heure, il assiste à l'agonie de son meilleur ami qui lui était plus cher que père et mère. Tout en pleurant l'ami, l'âme de Ramdas se tourne vers sa propre immortalité et la lumière pour y trouver la paix.

 

À partir de là, Ramdas ne s'intéressera plus jamais à la vie ordinaire, matérielle. Ce qui ne l'empêche pas de réussir ses examens. C'est ce moment que choisissent ses parents pour le marier. Comme lui-même l'avait pressenti, ce mariage n'est pas un succès. Mais il fut pour Ramdas l'occasion de comprendre ce qu'est la vie de couple. Car, autant la parfaite harmonie entre deux êtres leur permet de connaître la beauté de la vie, autant la friction inévitable entre deux personnalités met l'âme à nu devant son créateur en la débarrassant de toutes les impuretés accumulées.

 

Ce sont quelques événements qui ont contribué au développement spirituel de Swami Ramdas, et qui lui ont donné une compréhension juste de la vie. L'abandon total qui s'ensuivit a été relaté par lui-même lors de sa visite à Gretz.


 

Swami Ramdas au Centre védantique Ramakrishna - France 

 

Invité par le Swami Siddheswarananada

 

Swami Ramdas fit un tour du monde en 1954. Il passa en France au Centre Vedantique Ramakrishna le 15 septembre.

 

Voici le propre récit que fit Ramdas de sa visite à Gretz. On le trouve dans son livre : Le Monde est Dieu.

"Nous allâmes à la Mission Ramakrishna à Gretz ainsi qu'il avait été arrangé à l'avance. Le Swami Siddheswarananda, le président, quand il apprit par Ramdas qu'il allait visiter la France, avait invité le groupe pour le déjeuner et avait demandé qu'il reste quelques heures dans l'Ashram. Swamiji avait visité Ananda Ashram (l'ashram de Ramdas en Inde) il y a quelques années, et nous avait fait la joie de rester trois jours avec nous."

"Quand notre voiture s'arrêta à l'entrée des bâtiments de la Mission, nous vîmes le Swami qui nous attendait. Il salua Ramdas et lui mit des guirlandes avec une surabondance d'amour et d'affection. Il prit Ramdas par la main et l'aida à monter les marches qui menaient à l'Ashram. Ramdas peut imaginer la joie qu'il dut ressentir en voyant Ramdas dans ce lieu."

"Nous allâmes directement au sanctuaire et nous nous unîmes à la prière. Le programme suivant était le déjeuner. Nous étions environ vingt-quatre personnes à nous asseoir à la longue table pour prendre notre repas. De nombreux dévots français de la Mission étaient venus pour le repas qu'ils prirent debout. Après le repas, Ramdas fut conduit à la chambre privée du Swami Siddheswarananda pour qu'il y prenne un court repos".

 

"On demanda ensuite à Ramdas de se rendre dans le hall central où de très nombreux dévots s'étaient rassemblés. Comme la salle était trop petite pour contenir autant de monde, les pièces attenantes étaient pleines de visiteurs. Il y avait un micro qui permettait à tout le monde d'entendre. Ramdas répondit longuement à une question. Ramdas parla encore et encore, ayant oublié toute notion du temps. Il était dans un haut état d'extase. Les mots coulaient à flots de sa bouche. Il parla pendant plus d'une heure."

"Toute la maison était pleine de ferveur spirituelle communiquée par la musique du mantra qui jaillissait des cœurs de tous pleins de pure joie et de paix. Ce fut une rencontre inoubliable. Swami Siddheswarananda était visiblement touché quand Ramdas partit et Ramdas était semblablement affecté."