PESSA'H

La Pâque juive ou l'histoire d'une libération

Réécoutez la célébration de la Pâque juive du 16 avril 2022

La fête de Pâque ou Pessa’h qui commémore et fait revivre la sortie d’Egypte du peuple juif peut être considérée comme la célébration la plus importante de l’année juive.

La sortie d’Egypte, l’Exode, marque la création d’Israël en tant que peuple. Un peuple opprimé, esclave de Pharaon en Egypte guidé par Moïse quitte en toute hâte la terre de servitude et accède à la liberté en allant à la terre que Dieu leur avait promise. Le peuple d’Israël en un bref laps de temps passe de la servitude au service de Dieu. Selon la Bible cette libération fut la conséquence d’une séries d’évènements apparemment surnaturels - les 10 plaies d’Egypte, la traversée de la mer rouge, on écoutera Olivier nous en parler ds sa leçon des choses.

 

Pessa’h commence par une soirée riche en rites appelée le seder, ce qui veut dire en hébreux « ordre » et « programme », en effet cette soirée se déroule selon un ordre bien précis constitué de 15 étapes, se déroulant sur deux grandes parties. D’une part on récite et on chante un long texte la Haggadah, qui signifie le « récit » par référence à l’un des éléments essentiels de cette soirée, le récit de l’Exode ; on écoutera Jean Michel nous en lire des passages de l’autre, on consomme divers aliments symboliques et l’on dîne. L’aspect récit est fondamental, l’idée centrale est que tout ce repas est fondé sur le fait d’initier l’enfant à quelque chose. A quoi ? A son identité juive, et peut-être au sens de la spiritualité du judaïsme on doit initier l’enfant en lui racontant, et l’enfant est au centre de la soirée, Mohini nous lira l'histoire 'un grand roi et une petite abeille' extraite du livre 'La matza volante'.

 

Cette soirée pascale riche en rites et symboles, nous amène à réfléchir à la condition d’esclave et à la condition d’hommes libres. Le peuple hébreu, avec Moïse pour guide fait le passage, il s’engage sur le chemin de la libération point de départ de l’histoire des juifs. Cette libération ne constitue pas une libération définitive, puisqu’à chaque génération on tentera de les supprimer comme le dit un des chants les plus suggestifs de la haggadah. L’histoire se répète mais le croyant voit dans l’Exode une promesse, que Dieu n’a jamais abandonné le peuple juif. Mais il n’y a pas que l’histoire collective, il y a aussi celle de chaque individu et de ses aliénations, chacun subit dans sa vie divers esclavages. Pessa’h nous invite à nous en libérer.

 

L’hébreu symbolise en nous celui en qui s’ouvre un espace de conscience allant en s’agrandissant par des mutations successives, alors que l’Egyptien représente celui qui reste bloqué par ses forces d’asservissement intérieur et qui s’oppose à toute montée de conscience. La sortie de l’Egypte est l’ouverture du chemin qui conduit à la totalité de nous-mêmes. On peut rappeler le caractère universel de cette aspiration à la liberté. Des siècles durant les esclaves noirs martelèrent l’interpellation que Moïse adressa au Pharaon « laisse partir mon peuple » dans le plus célèbre des negro spirituals « let my people go ». Sarada viendra nous en parler ds son émission les enfants du Gospel

 

Le fait que la Pâque juive soit au printemps, avec sa luxuriance comme une ode à la création, lui confère une autre dimension universelle. Le réveil de la nature est pour l’esprit humain le signe de la renaissance : tout devient possible.

Françoise H.

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