Chaque vendredi à 9h, rediffusion à 14h et 20h

Avec Isha

Il nous déniche un texte extrait d'un vieux livre poussiéreux pour nous inviter à réfléchir dessus. Ces anciens textes ont su traverser le temps et ont une valeur inestimable et restent toujours d'actualité à notre époque.

PODCAST

La Méditation #7 - Veetamohananda (vendredi 1er juillet 2022)

Swami Veetamohananda :
Une pratique spirituelle intense brasse la totalité de l’Inconscient et amène à sa surface tous les instincts, les complexes et les défauts enfouis. Le mental ainsi purifié et vivifié révèle alors sa nature véritable et la volonté affermie permet d’en triompher. Si notre méditation ne parvient pas à ce point, cela signifie qu’elle manque d’intensité ou qu’elle est  mal dirigée.

Il est indispensable que l’ego mûrisse. La nature véritable de l’homme est l’Atman rayonnant, mais elle est dissimulé par l’égo. Il n’est pas possible de comprendre la nature de l’Atman  avant d’avoir compris celle de l’ego. Les aspirants spirituels trouve dans l’ego ou dans l’égoïsme un grand obstacle au progrès spirituel et ils cherchent à s’en libérer par la pratique de l’humilité.

Sans un ego pur, fort et mûr, on ne peut soutenir des luttes spirituelles prolongées et supporter les secousses de la vie. La première étape vers la maturité de l’ego est de lui faire face tel qu’il est en réalité. Sincérité, force et liberté, voilà les caractéristiques de la maturité de l’ego et, à partir de là, de la personnalité.

L’éveil spirituel a été décrit de différentes façons dans les Écritures. Mais il signifie invariablement en expérience double : la réalisation de l’Atman lumineux comme centre véritable de la conscience et le contact avec un état d’existence plus vaste. Avec cette expérience, l’aspirant sent que sa vie humaine touche à sa fin et qu’une nouvelle vie divine commence.

La Méditation #6 - Veetamohananda (vendredi 24 juin 2022)

Swami Veetamohananda :

Chaque action et chaque expérience laisse un effet subtil dans le mental sous forme d’une impression ou d’une semence appelé samskara. Cette semence est capable de reproduire ultérieurement l’action ou l’expérience originale sous la forme d’une vague de pensées - vritti. Ainsi les samskaras sont la cause réelle de toutes nos souffrances actuelles et, pour supprimer ces souffrances, nous devons nous en libérer.

Il est important de comprendre qu’un samskara ne peut pas être maîtrisé par la simple suppression de sa vague de pensées, mais uniquement par la compréhension de la nature de l’expérience cachée en lui.

Cela signifie que pour triompher des effets du passé, nous devons revivre, refaire l’expérience des souvenirs anciens avec une conscience totale et en utilisant le pouvoir de notre volonté. Tous les désirs cachés, toutes les peurs, toutes les oppositions doivent être exhumés du passé, courageusement regardés en face, compris et vaincus.

La Méditation #5 - Veetamohananda (vendredi 17 juin 2022)

Swami Veetamohananda :

Un processus équilibrant et régénérant d’anabolisme spirituel existe, il s’appelle le yoga. Toutefois, pour obtenir une évolution ou un progrès spirituel, il doit dépasser les effets destructeurs de la lutte pour la spiritualité, sinon il ne permettra de mener qu’une vie bien adaptée et paisible. En d’autres termes, le yoga devient un moyen efficace de croissance spirituelle que si il est pratiqué avec un certain degré d’intensité est porté à des niveaux de plus en plus élevé.

La connaissance nécessaire à la transformation de la conscience, les lois qui régissent l’élévation du soi, le processus de renouveau personnel, tout cela repose caché dans les profondeurs de notre mental. La méditation les révélera si elle est pratiquée méthodiquement pendant plusieurs années.

La Méditation #4 - Veetamohananda (vendredi 10 juin 2022)

Swami Veetamohananda :

Lorsque le mental est projeté vers un monde intérieur, nous sommes amenés à les connaître tous. Il ne peut y avoir de connaissances sans les vrittis. Tous les enthousiasmes ou les visions spirituelles sont encore des modifications du mental. L’attachement, la haine, la peur et les autres émotions, tout cela est causée par la fausse connaissance.

Chaque fois que nous méditons, souvenons-nous de nos imaginations précédentes ! Lorsque notre méditation c’est intensifiée, l’imagination se transforme en connaissance véritable avec la vision directe de notre divinité. Cette connaissance véritable de la réalité au-delà des sens est le but de la méditation.

Il existe une relation constante entre le mot et la connaissance. La relation entre les formes et les noms est donc continuelle et la connaissance est le résultat d’une formulation intérieur de mots. Dans la méditation, nous utilisons des formules spécial appelé mantras. Les mantras diffèrent des mots ordinaires. Le mot ordinaire n’a qu’un sens limité, alors que la répétition d’un mantra amène à notre mental l’aspect divin ou la réalité.

La Méditation #3 - Veetamohananda (vendredi 3 juin 2022)

Swami Veetamohananda :

Il arrive que, parfois, nous entrions dans un état de conscience dans lequel le mental devient calme et vigilant. Nous ressentons fortement un profond silence intérieur. Chaque mouvement, chaque pensée nous apparaissent frais et pleins de sens. Cela survient lorsque le mental ne s’arrête pas sur une image particulière. Il observe calmement les pensées aller et venir - comme des nuages dansants dans le ciel. Nous pouvons tenir pour certain que c’est la vivre dans le présent.

Le mental de l’homme est la plus grande merveille de tout l’univers. Toute la connaissance, tous les mystères de l’univers sont cachés dans ses profondeurs. Il est important que nous comprenions comment il fonctionne.

Le mental individuel n’est pas une unité isolée. Il est une partie du vaste mental cosmique et il fonctionne en accord avec certains principes universels. Il reçoit l’impulsion de l’énergie cosmique appeler prana.

La Méditation #2 - Veetamohananda (vendredi 27 mai 2022)

La méditation, qui se dit dhyana en Sanskrit, est le maintien en un courant stable d’une même pensée sur un objet unique à un niveau supérieur de la conscience.

Le mental a deux tendances : se déplacer constamment d’une vague de pensées  à une autre, dispersion Se fixer sur un seul objet, se concentrer. La méditation - dhyana - est une concentration consciente du mental.

Méditer n’est pas ce souvenir du passé, c’est maintenir la mémoire du présent.

La véritable méditation et la rencontre directe avec une image consciente. Pour que la méditation ressemble à cela, nous devons regarder dans notre cœur et voir directement une image vivante.

Quand, au cours de son évolution, l’ego brise son enveloppe purement physique et cherche une nouvelle adaptation, il accède définitivement au plan mental.

C’est alors que ce produit le développement de l’individualité. L’individualité est caractérisé par la distinction, qui est séparation, par conséquent accentuation de la multiplicité.

Or expérience nous apprend que l’intelligence ne peut s’exercer dans le domaine de la multiplicité, car l’intelligence est principalement un instrument de synthèse.

Le processus synthétique exige la destruction de toutes les limitations qui ont emmurée l'âme humaine dans la prison de l’individualité. La fonction de l’intelligence, c’est de trouver partout l’unité sous-jacente et en réalisant cette unité, on réalise en même temps le véritable amour qui n’est pas l’esclave de l’ego, l’amour qui est tout désintéressement.

Pour réaliser cet amour, on doit dissoudre complètement l’ego au moyen de la conscience. Voilà précisément le but de la méditation, car c’est la présence de l’ego qui créé l’ignorance et c’est cette ignorance qui se manifeste par la multiplicité.

La fraternité en héritage #7 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 13 mai 2022)

François n’hésite pas à présenter sa conversion comme une ouverture à un autre type de relation humaine : « le Seigneur, écrit-il, me donna ainsi à moi, Frère François, de commencer à faire pénitence entre (à changer de vie) : lorsque j’étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amère de voir des lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je leur fais miséricorde. Et, au retour, ce qui m’avait semblé si amer s’était changé pour moi en douceur de l’âme et du corps. Après quoi, j’attendis  et sorti du siècle. »

Le mot « miséricorde » est important. Il est à pprendre dans la plénitude de son sens. François a pitié de ces malheureux et leur témoigne une compassion effective par les soins qu’il leur donne et la considération qu’il leur apporte. Au sens évangélique du mot, il est devenu leur « prochain ».

Cette nouvelle présence aux hommes, sous le signe de la miséricorde et de la compassion, va mettre François sur le chemin de la découverte de sa vocation évangélique et de sa mission de paix. Comme salutation, écrit-il dans son Testament, le Seigneur me révéla que nous devions dire : Que le Seigneur te donne la Paix.

La paix que François annonce, à la suite du Christ, est la paix messianique. Cette paix ne fait qu’un avec la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Elle est avant tout un don. Elle exprime la réconciliation que Dieu offre à l’homme. Mais, en même temps, elle est une exigence de réconciliation des hommes entre eux, un appel à de nouvelles relations entre les hommes.

La fraternité en héritage #6 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 22 avril 2022)

Les frères, écrit François, ou qu’ils soient, ou qu’ils se rencontrent, se montreront les uns aux autres qu’ils sont de la même famille. En toute confiance, qu’il se fasse connaître l’un à l’autre leurs besoins : car si une mère nourrit et chérie son fils selon la chair, avec combien plus d’affection chacun ne doit-il pas aimer et nourrir son frère selon l’esprit.

Ce style nouveau de relation, à la fois généreux et chaleureux, apparaît alors à bien des hommes comme une libération. Au fond, ce que les communes à l’origine aspiraient à réaliser, mais sans y parvenir à cause de la domination de l’argent, voici que François et ses compagnons le vivent en suivant l’Évangile. Ils réalisent ainsi le rêve de leur temps.

Si mes frères, explique-t-il, ont reçu le nom de mineurs, c’est pour qu’ils n’aspirent jamais à devenir grand, à s’élever au-dessus des autres. Leur vocation est de rester en bas et de suivre les traces de l’humilité du Christ…

Les frères, écrit François, doivent se réjouir quand il se trouvent en compagnie de gens de basse condition et méprisés, des pauvres, des infirmes, des lépreux et des mendiants des rues.

Ce regard nouveau sur Dieu s’accompagne d’une nouvelle vision du monde. C’est le second aspect de l’expérience « émerveillante » de François. Chez lui et ses compagnons, l’œil est devenu humain. Ils ont appris à regarder les êtres et les choses en mettant de côté toute volonté d’appropriation et de domination ; il les voient non plus par rapport à leurs intérêts ou leurs ambitions, mais comme des créatures de dieu, dignes d’amitié. Ils en découvrent la splendeur cachée et l’unité profonde.

La fraternité en héritage #5 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 15 avril 2022)

François appartient cette société urbaine et marchande qui vient de conquérir ses libertés. Il en a la jeunesse et le dynamisme. Les riches bourgeois qui ont en main les affaires de la cité aspirent a s’élever au rang de la vieille aristocratie qu’elle a supplantée. Devenir chevalier et même prince, tel est le rêve de François a vingt ans.

Il participe à la lutte d’Assise contre Pérouse, la ville voisine et rival. Fait prisonnier, il passe un an en captivité. Quand il revient, sa santé est sérieusement ébranlée. Une longue maladie le condamne à la solitude et à la réflexion. Et voici qu’au plus secret de son cœur, il lui est donné de faire l’expérience de la grande douceur de Dieu.

Dans le même temps ses yeux s’ouvrent : il découvre l’envers de cette société dont il est l’un des privilégiés. Là où l’argent est roi, il n’y a pas de place pour une vraie fraternité. Alors, ému de compassion et tournant le dos à la richesse et à son pouvoir, François se rapproche de tous ces pauvres gens qui deviennent ses nouveaux amis.

Dans une église solidement installé et qui a des semelles de plomb, il retrouve la mobilité, la légèreté et l’allégresse de la marche, le bondissement de la jeunesse, la joyeuse impatience du messager. Il redécouvre l’Évangile comme mouvement : comme mouvement de Dieu vers les hommes.

La fraternité en héritage #4 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 8 avril 2022)

Le XIIe siècle a été marquée par une renaissance extraordinaire du commerce dans toute l’Europe. Le monde s’est remis à bouger ; il connaît une animation extraordinaire. Les personnes et les marchandises circulent, passent d’un pays à l’autre. Les idées aussi. Un esprit nouveau souffle sur toute l’Europe.
Très vite ce nouveau monde se sent à l’étroit dans les vieilles structures féodales qui lient les hommes à un domaine est à un seigneur. Il supporte de plus en plus difficilement cette vassalité avec ses contraintes fiscales, juridiques et politiques.
Les unes après les autres, les villes commerçante réclame leur affranchissement du pouvoir seigneurial. C’est le sens du mouvement communal. Les villes s’érigent en communes autonomes.
La libération des communes, c’est en vérité une nouvelle société qui aspire à naître sur la base de rapports sociaux nouveaux. L’ancienne société, la société féodale, se fondait sur des rapports de dépendance et de subordination.
La libération des communes, c’est donc avant tout le triomphe de l’esprit d’association sur un régime de subordination et de vassalité. L’association, avec ses liens horizontaux, affranchis de toute domination, telle est l’inspiration fondamentale, la grande espérance humaine qui soulève alors les hommes.
On peut dire qu’avec l’avènement des communes et l’esprit démocratique qui les caractérise, l’idée de fraternité est dans l’air.

La fraternité en héritage #3 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 25 mars 2022)

Nous sommes trop centrés, repliés sur nous-mêmes et nous avons sans cesse à devenir libres, à laisser Dieu être Dieu dans nos vies. C'est une libération, une libération à vivre aux différents âges de la vie. Ce n'est jamais fini.

Il arrive un moment dans la vie spirituelle où Dieu nous demande de nous dépossédé de ce qui nous tient à cœur, de cette mission qu’il nous avait confiée, de cette œuvre que nous avons accompli, à laquelle nous nous sommes totalement donnés.

Il nous faut lâcher prise. Renoncer à notre œuvre pour devenir l'œuvre de Dieu. J'ai moi-même été dérouté par ce silence de Dieu que certains voudraient identifier à l'absence de Dieu. Mais, dans la Bible, Dieu se tait souvent.

Il s'est fait si proche de nous qu'on ne peut plus l'entendre qu'en écoutant son propre cœur. Si Dieu se tait, c'est pour que l'on dresse l'oreille. Son silence n'est pas un éloignement, au contraire… c'est une proximité inouïe.

La fraternité en héritage #2 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 25 mars 2022)

Cette démarche d'humilité et de profondeur fait se placer François à l'intérieur d'une unité de Création. Elle lui fait nouer des liens d'amitié avec toutes les créatures.

L'homme qui fraternise avec les créatures en union avec son créateur se mettre à l'abri de la tentation de dominer ses semblables. En lui les forces de la vie se change dans un élan de sympathie et d’amour.

En ce plaçant à l'intérieur de cette unité, François épouse le dessin du Créateur, il participe à son élan, il concourt à son accomplissent, Car la création n'est pas une chose toute faite est figé qu'il suffirait de contempler. Elle se construit tout au long de l'histoire des hommes.

Saint François m'a donné un coup de pousse certain ! Cela a été une grande libération pour moi quand je m'en suis remis à Dieu. Cela ouvre des horizons. « Dieu est, cela suffit » . Je n'ai pas d'explication à demander à Dieu, mes Il est, cela suffit. Et je dois trouver mon bonheur, tout mon bonheur à savoir cela, que Dieu est.

La fraternité en héritage #1 de Frère Éloi Leclerc (vendredi 18 mars 2022)

À chaque phrase de Frère Éloi Leclerc, on respire le souffle des Évangiles. Il est comme un guetteur d’aurore. Écrits de Pâques, consignes de passage de la nuit, chant murmuré de conversion à la lumière qui pointe, ses récits sont à l’affût de ces moments intimes, fragiles, où tout bascule vers le nouveau, où nous discernons le possible retour vers nous-même ; mouvement de mutation intérieure ; nuit de Pâques ou nous sortons de notre exil et nous mettons en route sur le chemin fini de la conversion à ce que nous sommes appelés à devenir.
Il n’y a rien de théorique, de philosophique, d’intellectuel dans son propos, qui se tient dans le flux de l’Amour divin et de sa simplicité, au plus concret, vivant de la vie.

Alain Propos sur les pouvoirs #9 (vendredi 11 mars 2022)

L’État, c’est le contraire d’une foule ; toute la puissance y est divisée. « Cela n’est pas de ma compétence ; cela n’est pas de ma fonction. » Ils s’animent tous, mais seulement pour décider qui a le droit de parler le premier, ou le dernier. Pour le savoir il faut consulter 300 ouvrages, dont chacun réfute tous les autres.
L’État prend son temps, il administre ici comme ailleurs, d’où une horreur froide. Mais ne comprenons-nous pas la leçon ?
La ruse est dans la critique, dans le recours, dans cette mise en jugement des pouvoirs, qui, par liberté d’opinion, ne cesse pas un seul moment. L’opinion gouvernent dès qu’elle peut s’exprimer. Mais dès qu’elle fait désordre, ou seulement apparence de désordre, elle ne peut plus s’exprimer. La méthode de crier est très mauvaise ; elle a toujours fortifié les pouvoirs ; elle donne occasion à cette action prompte irrésistible qui recouvre le fait et obscurcit à jamais la question .
L’esprit ne doit jamais obéissance. Ce jugement intérieur, dernier refuge, et suffisant refuge, il faut le garder ; il ne faut jamais le donner. Par exemple : croire par un abus d’obéissance qu’une guerre est où était inévitable ; : croire que les impôts sont calculés au plus juste, et les dépenses de même ; et ainsi du reste. Exercer donc un contrôle clairvoyant, résolu, sans cœur, sur les actions et encore plus sur les discours du chef. Communiquer à ses représentants le même esprit de résistance et de critiques, de façon que le pouvoir se sache jugé. Car, si le respect, l’amitié, les égards se glissent par là, la justice et la liberté sont perdus.

Alain Propos sur les pouvoirs #8 (vendredi 18 février 2022)

Dans le Secret Empire, la sagesse des hommes avait sauvé l'institution. De bonnes lois, des mœurs douces, une religion puissante et raisonnable, avaient si bien discipliné les passions, qu'une révolte des esclaves étaient aussi impossible que chez nous une révolte des chiens de luxe ou des chats.

On devine que les médecins avaient de grands pouvoirs en cette Empire Secret, et que les problèmes de l’alimentation, de l'alcoolisme, et enfin de l'hygiène préventive étaient tous résolus selon la raison, du moins pour les esclaves.

Toutefois on demandera comment cette permission de rationner, de peser, d'explorer, de vacciner, n'avait pas conduit les médecins jusqu'à l'extravagance.

L'administration, par sa nature, choisit et élève le diplomate, non les savants. Tout administrateur doit être prometteur, conciliateur, pacificateur. Les colères, les envies, les rivalités, les compétitions, les intrigues, les dénonciation, voilà sa matière propre. Il n'y a pas ici de spécialité ; il faut savoir la mécanique humaine.

Les sciences conviennent à de petits ingénieurs sans avenir, ou à de petits chefs de bureau, … Dès que l'on s'élève, on règne sur des hommes, non sur des choses, et l'on a à considérer non pas les lois des choses, mais la marche des passions. Voilà ce que signifie la formule connue : « c'est un bon technicien, mais ce n'est pas un bon administrateur. »

Le vrai diplomate et celui qui ne pense rien. De là un choix inévitable des médiocre pour la plus haute direction.

Alain Propos sur les pouvoirs #7 (vendredi 11 février 2022)

On croit trop facilement que les grands talents, en politique, vont avec la probité vulgaire ; on oublie que le principal moteur est ici l'ambition, et que l'intrigue et le mensonge sont parmi les moyens ordinaires.
Si vous y faites attention, vous apercevez que les riches forment avec les plus puissant bureaucrates, militaires et civiles, une société puissante, la Société avec grand S. Le Grand Conseil délibère et décide, en un langage convenu, dont les initiés on seuls la clé. Si l'on veut dire : « Nous épargnerons les grosses fortunes », on dit : « Nous verrons, avant tout, à ne pas compromettre le crédit de la France. »

Le mouton est mal placé pour juger ; on voit aussi que le berger de moutons marche devant, et que les moutons se pressent derrière lui ; et l'on voit bien qu'ils croiraient tout perdu s'ils n'entendaient plus le berger, qui est comme leur Dieu. Et j'ai entendu compter que les moutons que l'on mène à la capitale pour y être égorgés meurt de chagrin dans le voyage, s'ils ne sont pas accompagnés par leurs berger ordinaire. Les choses sont ainsi par la nature ; car il est vrai que le berger pense beaucoup aux moutons et au bien des moutons ; les choses ne se gâte qu’à l’égorgement ; mais c'est chose prompte, séparé, et qui ne change point les sentiments.

Alain Propos sur les pouvoirs #6 (vendredi 4 février 2022)

Il est très désagréable, pour un administrateur éminent, d'avoir des comptes à rendre à des cordonniers, à des charcutiers, à des épiciers, à la basse plèbe, pour tout dire.
Voilà que les gouvernés s'improvisent gouvernants. Tout est perdu si nous ne trouvons quelques système électoral nouveau, qui remette toute chose en ordre, et renvoie le cordonnier à son cuir.
Oui, même chez les socialistes, trop souvent il y a cette idée que c'est l'élite qui doit gouverner, pour le peuple sans doute, et au nom du peuple, mais enfin contre le peuple, si le peuple n'est pas raisonnable. Ce refrain n'est pas nouveau, tous les tyrans nous l'ont chanté.
La perfection du droit entraînerait de grandes injustices. Un homme de gouvernement s'aperçoit bientôt qu'il est tuteur est gardien d'enfants. C'est pourquoi, dès qu'ils ont passé par là, vous les voyez bientôt détachés de leurs beaux principes. La république veut trop de vertu peut-être.
Si les locomotives étaient conduites comme l'État, le machiniste aurait une femme sur les genoux. Nul n'est digne du droit, voilà le fondement du droit.

Alain Propos sur les pouvoirs #5 (vendredi 28 janvier 2022)

Notre élite ne vaut rien ; mais nous ne devons pas nous en étonner ; aucune élite ne vaut rien ; non pas par sa nature ; car l'élite est naturellement ce qu'il y a de meilleur ; mais par ses fonctions. L'élite, parce qu'elle est destinée à exercer le pouvoir, est destinée aussi à être corrompue par l'exercice du pouvoir. Je parle en gros ; il y a des exceptions.

L'Empire, la Restauration, l'Empire encore, groupèrent les mêmes forces ; toute l'élite toujours se retrouva au centre, ce recruta de la même manière, et si il y a la même résistance enragée ; et toujours des succès étonnants lui donnèrent raison. Ceux qui disent que la monarchie est un état naturel auquel on revient toujours, disent une chose assez évidente.

Ennemis tu peuple ? J'appelle ainsi ceux qui pensent que la Révolution fut une folie, que le peuple ne connais nullement son propre bien, qu'il faut le ramener à l'obéissance, et le conduire à ses destinées d'après les lumières supérieures, …, mais qui sont invisibles à vous et à moi, aux commerçants, aux paysans, à l'ouvrier, à tous les petits.

Le député fait sonner cette fausse monnaie des pédants de la politique ; il incline à penser que le peuple est là-dessus tout à fait aveugle, qu'il est difficile de l'éclairer, qu'il demande des choses impossibles, comme la paix, la justice dans l'impôt, une police égale pour tous, et qu'enfin l’art du politique et de refuser en détail ce qu'on a promis en gros.

Alain Propos sur les pouvoirs #4 (vendredi 20 janvier 2022)

"Platon semble dire en se jouant qu'au-dessus des choses vraies, et même des bonnes, règne une déesse abstraite, transparente, à peine visible, qu'il nomme convenances ou proportions. Cette déesse n'est point tout du ciel. Elle pourrait bien signifier au contraire que la raison, à moins d'être folle, doit s'appliquer aux nécessités. Il est clair que l'homme, puisqu'il n'est point tête seulement, mais encore poitrine et ventre, peut quelques fois être trop sage, et que la vraie justice compte d'abord l'urgence des besoins. Et compter ainsi, c'est gouverner. D'où je comprends que la tâche d'un ministre n'est pas du tout de porter à sa perfection le service dont il a la charge, mais tout au contraire de résister à des ambitions en elle-même raisonnable d'après un regard continuel sur l'ensemble des besoins et sur l'ensemble des moyens. L'utile peut nuire."

Alain Propos sur les pouvoirs #3 (vendredi 14 janvier 2022)

Celui qui emploie la violence à son corps défendant, et sans s’y plaire, sera certainement vaincu.
Si on n’est pas capable de se réjouir de la peine des autres, si on ne passe pas tout son temps à méditer et à préparer la peine des autres, si on n’a pas comme moyen favori de crever des yeux et des ventre, et de défoncer des poitrines, il vaut mieux s’effacer et renoncer.
Voilà pourquoi les différents pouvoirs plus ou moins démocratiques ont montré et montre tant de faiblesse devant les entreprises d’un véritable méchant. Celui-là règne encore moins par la violence que par la volonté et l’annonce de la violence.
Le trait le plus visible dans l’homme juste et de ne point vouloir du tout gouverner les autres, et de se gouverner seulement lui-même.

Alain Propos sur les pouvoirs #2 (vendredi 7 janvier 2022)

La force des méchants, c'est qu'ils se croient bons, est victimes des caprices d'autrui. Aussi parlent-ils toujours de leurs droits, et invoquent-ils perpétuellement la justice. Les braves gens n'ont jamais une conscience si assurée ; ils savent douter et examiner. Bien loin de demander avec fureur, ils sont assez content si on leur laisse ce qu'ils ont ; il accorderaient tout pour avoir la paix, et ils n'ont pas la paix. Ajoutons aussi qu'ils sont indulgents, qu'ils comprennent les violents, qu'ils les plaignent, qu'ils leur pardonnent ; et qu'enfin ils portent en eux un principe de faiblesse et d'esclavage ; ils sont heureux.

Alain Propos sur les pouvoirs #1 (vendredi 17 décembre 2021)

"Aristote dit que le sentiment est ami du don et ennemi de l'échange. D'où l'éternelle idée de transporter dans la société politique ces beaux liens de pouvoir éclairer de affectueuse obéissance et d'égards mutuel. Mais les métaphores ne change. Les choses. On dit que les hommes sont tous frères, mais cela n'est point les choses. Comte remarque que les sentiments les plus purs sont aussi les moins énergique. La sagesse est de respecter alors les précautions du droit, qui soutiennent un sentiment éminent, mais proprement anémique. La justice n'est pas un amour, elle est ce qui soutient l'amour quand l’amour est faible, ce qui remplace l'amour quand l'amour manque. L’Économique n'est pas le premier des besoins. Le sommeil est bien plus tyrannique que la faim. La cité fut militaire avant d'être économique. Je crois que la société est fille de la peur, et non pas de la faim. Bien mieux, je dirais que le premier effet de la faim a dû être de disperser les hommes plutôt que de les rassembler. On loue le soleil, mais on craint la nuit. Voilà pourquoi la trompe des bergers et la clochette des troupeaux parle si vite à notre cœur quand le jour s’en va."

Pensées Choisies du Curé d’Ars #1 (vendredi 10 décembre 2021)

Jean-Marie Vianney, dit le Curé d'Ars ou le saint Curé d'Ars, né le 8 mai 1786 à Dardilly, et mort le 4 août 1859 à Ars-sur-Formans, est un prêtre catholique français vénéré par l'Église.

 

JM Vianney : « Le bon Dieu n’est pas méchant affirme-t-il mais il est juste. Il y a une mesure de grâce et de péché au bout de laquelle Dieu se retire.

Notre seigneur est comme une mère qui porte son enfant sur ses bras. Il a pitié de nous malgré nous…

La prière dégage notre âme de la matière ; elle l’élève en haut comme le feu qui gonfle les ballons !

La communion fait à l’âme comme un coup de souffler à un feu qui commence à s’éteindre. »

Ne nous y trompons pas : le ton de cette voix est aussi nouveau pour nos oreilles qu’il l’était, voici plus de 100 ans, pour les oreilles de nos pères. On comprend que des miracles se soient levés au souffle du curé d’Ars, comme des poussières au vent de l’été. Et nous savons du moins, nous autres hommes de peu de foi, que c’est ici l’Évangile qui chemine.

À la recherche du Soi (vendredi 3 décembre 2021)

Écoutons encore aujourd'hui Arnaud Desjardins, à la recherche du Soi, nous parler de l'égoïsme et de l’infantilisme :  La première virilité, la première promesse de devenir vraiment adulte, c'est d'abord de reconnaître son infantilisme. L'enfant vit dans les émotions parce qu'il vit dans le sens de la séparation et la peur de la séparation. L'enfant a besoin d'être rassuré à cette égard. Il a besoin de contact physique que l’adulte moderne ne sait plus donner. L'enfant en vous, c'est celui ou celle, en vous, pour qui la séparation est la tragédie. Vous voyez bien que c'est le contraire de la Sagesse pour qui il n'y a plus de séparation. Le fait que l'on ait si souvent comparé le sage un enfant peut vous induire en erreur. L'enfant est fait pour demander et pour recevoir ; l'adulte est fait pour entendre la demande et pour donner.