Dionysos, comme Shiva Natarâja, le « roi de la danse et du théâtre », est une « divinité transformatrice des mondes, reconstituant perpétuellement ce qu’elle détruit » 1. Mais si c’est par sa danse cosmique que Shiva crée et décrée le monde à chaque fois que son pied touche le sol, c’est par le regard qu’opère la divinité grecque du théâtre (du verbe theatomai, « voir, contempler »).
Le mythe nous apprend en effet que Dionysos enfant assiste dans le miroir devant lequel il joue, à son propre démembrement par les Titans. C’est par la Vision qu’il réunit et ré-articule ses membres dispersés, opérant par le regard la décréation-recréation simultanée des processus d’interactions naturelles et sociales dont le théâtre est le rejeu. Toujours déjà mort et encore vivant, ressuscité de son propre sacrifice, il est le dieu de toutes les contradictions et de toutes les métamorphoses.
Les Technites dionysiaques – terme par lequel étaient désignés les acteurs de la période hellénistique – organisés en associations, à la fois confréries religieuses et corporations de métiers – étaient considérés comme porteurs d’une technè spécifique, directement insufflé par Dionysos.
Comment ces différents aspects du mythe dionysiaque prennent-ils corps en l’acteur ? A travers quelles techniques actorales se manifeste-t-il ?
Ces questions seront explorées à la croisée de mon expérience pratique d’artiste de théâtre et de textes d’Euripide (Les bacchantes), Friedrich Nietzsche (La naissance de la tragédie), Giorgio Colli (La naissance de la philosophie), Peter Sloterdijk (Le penseur sur scène), Alain Daniélou (Shiva et Dionysos).

Muriel Roland est artiste de théâtre, co-fondatrice de la Cie SourouS, du Festival Auteurs en Acte, de l’Escuela nacional de teatro- Santa Cruz-Bolivie, actrice, metteuse en scène, dramaturge et pédagogue. Ses recherches portent sur le geste théâtral en relation avec les arts plastiques, l'énergétique de tradition chinoise (notamment méditation taoïste dite de l’Alchimie interne et Qi Qong de la verticalité intérieure) et l’art de Marcel Marceau. Elle est docteure en esthétique théâtrale, auteure d'une thèse intitulée Poïétique du geste de l'acteur au théâtre, sous la direction de Katia Légeret, Université Paris 8.

Né à Brindisi dans les Pouilles en 1936, Eugenio Barba est considéré comme l’un des plus influents créateurs et réformateurs du théâtre contemporain. La décision de partir pour l’Inde, puis de se consacrer à la recherche d’un théâtre autre que le théâtre ordinaire lui est venue de la rencontre fortuite avec la figure de Ramakrishna, par le biais d’une biographie. A peine bachelier et voyageur précaire, la lecture de la vie de Ramakrishna, par Romain Rolland, découverte dans la bibliothèque municipale d’Oslo, fut un moment décisif. Commença alors une fulgurante aventure humaine, avec la création de la troupe mythique de l’Odin Teatret, puis de l’International School of Theatre Anthropology. Qu’avait donc ce livre de si particulier, pour un jeune italien qui avait quitté les murs étouffants d’un austère et prestigieux lycée militaire de Naples pour parcourir le monde ? Que fut cette traversée vers les Indes sur un cargo au nom célèbre où il paya son passage en travaillant comme simple matelot ?

Jean Marie Pradier est né à Marrakech le 15 mars 1939. Docteur en psychologie et docteur ès Lettres il a soutenu une thèse en psychologie en 1969 ayant pour objet l’analyse du discours de jeunes comédiens en apprentissage. Sa thèse d’État en 1980 a été consacrée à l’approche interdisciplinaire du phénomène théâtral.

J.-M. Pradier a tout d'abord enseigné à l'Institut de Psychologie de l’université de Toulouse, tout en exerçant le théâtre dans un groupe expérimental et en milieu psychiatrique en France (centre psychothérapeutique Ph. Pinel de Lavaur). Après des recherches dans le Kurdistan d'Irak a été nommé à l’université d’Istanbul au titre de la coopération. Congédié par les autorités turques en raison de ses travaux sur le mouvement de libération nationale kurde, en poste à l’Alliance Française de Montevideo (Uruguay) pendant cinq ans, il a fondé et animé le Teatro Laboratorio de Montevideo avant d’être affecté à l’université de Rabat. Associé au théâtre Norwid, il a organisé avec le concours d’Alina Obidniak sa directrice, le premier colloque international sur les aspects scientifiques du théâtre, tenu à Karpacz en septembre 1979 auquel ont participé notamment Jerzy Grotowski, Eugenio Barba, le Dr Henri Laborit, l’éthologiste Guy Busnel, Abraham Moles, Janusz Degler, Krystian Lupa. Membre, permanent de l’International School of Theatre Anthropology (ISTA) depuis sa fondation en 1979 par Eugenio Barba. À son retour en France affecté à l’Université de Paris 7 au Laboratoire de l’Imaginaire de Jean Duvignaud, puis nommé au département théâtre de l’Université de Paris 8, J.-M. Pradier y a fondé et dirigé le groupe de recherche interdisciplinaire sur les comportements humains spectaculaires organisés (OHPB) devenu Laboratoire d’ethnoscénologie, après le colloque de fondation de cette discipline à l’UNESCO et à la Maison des Cultures du Monde (mai 1995). Président du LIPS Laboratoire Interdisciplinaire des Pratiques Spectaculaires il a réalisé plusieurs universités internationales d’été pour la recherche associant artistes et scientifiques. Directeur scientifique de la revue L’Ethnographie, J.-M. Pradier est l’auteur de nombreuses publications. Il appartient en tant que peintre au cercle confidentiel du Pornographic Mysticism. Première exposition collective : Montevideo novembre 1976.

Buddha paré protégé par le Nâga,

Époque angkorienne, style d’Angkor Vat

première moitié du XIIe siècle, Grès,

Titre de la conférence : Que murmure à nos corps (d’acteurs) le Buddha paré protégé par le Nâga ?

Sous titre : Conférence gestuée et atelier pratique …. si le cœur vous en dit …. Les Nâgas sont des serpents mythologiques de la tradition hindoue. Selon la légende, cette sculpture se réfère à un épisode qui eut lieu la sixième semaine après l’éveil de Sakyamuni, le Bouddha historique. Alors que ce dernier était perdu dans sa méditation, un orage violent éclata, faisant monter les eaux qui allaient l’engloutir. C’est alors que le cobra Mucilinda, le roi des Nâgas, sortant du lac, lui fit en s’enroulant, un coussin ou une bouée, afin qu’il puisse flotter et l'abrita de la pluie grâce à ses sept capuchons. Tout à sa méditation, le Bouddha ne s’aperçut de rien. Véritable mantra plastique, ce Buddha en méditation nous apprend l’art de surfer en douceur sur les houles de la vie comme sur celles de la scène théâtrale.

Muriel Roland est artiste de théâtre, co-fondatrice de la Cie SourouS, du Festival Auteurs en Acte, de l’Escuela nacional de teatro- Santa Cruz-Bolivie, actrice, metteuse en scène, dramaturge et pédagogue. Ses recherches portent sur le geste théâtral en relation avec les arts plastiques, l'énergétique de tradition chinoise (notamment méditation taoïste dite de l’Alchimie interne et Qi Qong de la verticalité intérieure) et l’art de Marcel Marceau. Elle est docteure en esthétique théâtrale, auteure d'une thèse intitulée Poïétique du geste de l'acteur au théâtre, sous la direction de Katia Légeret, Université Paris 8.

L’art porte-t-il en son projet, l’image de notre maladresse à aller au-delà de l’apparence illusoire ? Fondé sur la fabrique du sensible portée à son excellence, en quoi peut-il nous conduire à l’expérience de la plénitude, du numineux? Le spirituel dans l’art (Kandinsky), n’est-il pas en contradiction avec l’exigence du Vide préalable (F. Cheng) ? Le mot art désigne à la fois ce que chacun des sens offre à la connaissance d’un réel réduit au sensible, et l’élan vital qui fait en refuser les limites. Entre complémentarité des contraires et choix binaire, il propose ainsi deux avènements opposés, l’extase de l’infini et le rassasiement du consommable.  Les monothéismes institutionnalisés ont construit un pôle d’arrivée inaccessible : Dieu, en français. Le nommant, le racontant, elles ont introduit la tentation dogmatique source de mort. Lorsque l’art procède de même en s’instituant évidence, valeur, monnaie, gloire, orgueil il détruit, écrase son invitations à cheminer vers la transcendance, l’indicible. Nous tenterons d’explorer quelques-unes de ces contradictions, et des tentatives de leur dépassement.

Je souhaiterais intervenir à propos d'un carrefour qui est l'espace de rencontre des spiritualités autour de la question de l'esthétique au sens premier de ce terme et de l'infini divin (termes maladroits pour désigner non pas l'idée de Dieu, mais ce que l'imaginaire peine à dire Dieu, ou l'Absolu innommable dont les mystiques nous indiquent la rencontre possible). En d'autres termes, si nous repoussons les limites de l'imaginaire et tentons d'aller au-delà, alors vient une forme d'illumination qui nous donne conscience de notre finitude, notre petitesse et de notre appartenance à l'infinitude. Cette tension est me semble-t-il le moteur de l'existence et lui donne sens. "L'art" devient tentative de matérialiser, représenter cette course vers l'infini, insatisfaite (fort heureusement). Mes propres repères, dans ce cas - outre l'exemple des mystiques qu'ils soient chrétiens, sufis, ou autres - est François d'Assise et la pensée Scotiste, de Dun Scot le philosophe médiéval de l'Univocité de l'Etre. Sa pensée est porteuse de ce que l'on cherche en ethnoscénologie : l'adoption d'une conception de l'extrême diversité, fondatrice de l'unité du vivant, de l'Humain. Dun Scot parle d'Eccéité à ce propos.

Docteur en théologie, professeur extraordinaire à la Faculté Notre-Dame, co-responsable du séminaire L’art et les formes de la nature du Collège des Bernardin, il a publié plusieurs ouvrages sur l’art, les Pères de l’Église, la théologie. Biographie - Co-directeur du département de recherche "La parole de l’art" de 2011 à 2018. - Historien, philosophe, il est conseiller pour la musique et pour la danse au ministère de la culture. - Après un doctorat en théologie, il rejoint l’École Cathédrale en 2002 en tant que professeur, et devient ensuite responsable des Publications du Collège des Bernardins jusqu'en 2018. - Il a publié plusieurs ouvrages sur l’art, les Pères de l’Église, la théologie… - Ses recherches portent sur la dimension esthétique de la foi, les liens entre esthétique et théologie ainsi que sur l'anthropologie théologique.

Padmasini Guillet, membre fondateur de la Fédération Védique de France, responsable des Centres Sri Chinmoy en France et proche disciple de Sri Chinmoy depuis 1980. Traductrice, elle a publié une quarantaine d’ouvrages de Sri Chinmoy en français. Résumé de la conférence: - Le Natya Sastra et les Vedas Le but de l’art : un divertissement mais surtout un moyen de diffuser la Connaissance - la technique du rasa ou l’expérience esthétique - La conception de l’art : par une parfaite identification à l’image obtenue grâce à la concentration et à la méditation.

Visionner cette conférence sur la chaine YouTube de la Fédération Védique de France : https://youtu.be/jWm8Qi70hLo

Diffusée avec l'aimable autorisation de la Fédération Védique de France

 L'architecte du renouveau - peintre - poète - concepteur, l'art sacré et Chandigarh - Ville lumière

Membre du Centre védantique Ramakrishna depuis 40ans. Initiateur avec Sœur Suzanne DESREZ des échanges interreligieux avec le Cénacle de Lyon, sous le regard du Père Gardes, aujourd'hui Archevêque d'AUCH. Échanges avec l'association Monchanin Le Saux de Lyon d'où la présence ponctuelle de plusieurs personnalités Laïques ou Religieuses - MGR Maurice Gardés - Père Delorme - Mme Jacquin, Présidente de Monchanin le Saux - Daniel maurin et tout dernièrement Mireille Nègre.

Christian Friedrich a donné des conférences sur les thèmes suivant: La poésie mystique dans l'art sacré, Malraux et la mystique de l'Inde, Dali - Le Christ de St Jean de la Croix, J.F. Millet - L'angélus, Simone Weil et Antoine de Saint-Exupéry.

Enregistrée en octobre 2017 au CVR

Présentation : Membre du Centre védantique Ramakrishna depuis 40ans. Initiateur avec Sœur Suzanne DESREZ des échanges interreligieux avec le Cénacle de Lyon, sous le regard du Père Gardes, aujourd'hui Archevêque d'AUCH. Échanges avec l'association Monchanin Le Saux de Lyon d'où la présence ponctuelle de plusieurs personnalités Laïques ou Religieuses - MGR Maurice Gardés - Père Delorme - Mme Jacquin, Présidente de Monchanin le Saux - Daniel maurin et tout dernièrement Mireille Nègre.

Christian Friedrich a donné des conférences sur les thèmes suivant:

La poésie mystique dans l'art sacré

Malraux et la mystique de l'Inde

Dali - Le Christ de St Jean de la Croix

J.F. Millet - L'angélus

Simone Weil

Antoine de Saint-Exupéry

Enregistrée au Centre Védantique Ramakrishna le 26 mai  2013

Membre du Centre védantique Ramakrishna depuis 40ans. Initiateur avec Sœur Suzanne DESREZ des échanges interreligieux avec le Cénacle de Lyon, sous le regard du Père Gardes, aujourd'hui Archevêque d'AUCH. Échanges avec l'association Monchanin Le Saux de Lyon d'où la présence ponctuelle de plusieurs personnalités Laïques ou Religieuses - MGR Maurice Gardés - Père Delorme - Mme Jacquin, Présidente de Monchanin le Saux - Daniel maurin et tout dernièrement Mireille Nègre.

Christian Friedrich a donné des conférences sur les thèmes suivant: La poésie mystique dans l'art sacré, Malraux et la mystique de l'Inde, Dali - Le Christ de St Jean de la Croix, J.F. Millet - L'angélus, Simone Weil

Enregistrée au CVR le 13 janv 2013

Mireille Nègre, née le 18 novembre 1943 à Paris, est une danseuse, écrivain et pianiste française. Elle a été première danseuse à l'Opéra de Paris et danseuse étoile internationale1 et considérée comme une des plus prestigieuses de son époque2. Sa vocation religieuse l'a conduite à l'âge de 28 ans à devenir carmélite pendant 10 ans et est également «vierge consacrée »3. Elle est chorégraphe et directrice d'une académie de danse à Paris, représentante de l'association Danser pour la Paix.